L'histoire de l'Argonne en résumé

L’Argonne, une terre chargée d’histoire -
A l’époque des celtes, elle est déjà séparée entre les Rèmes à l’ouest et les Médiomatriques à l’ouest. A la mort de Charlemagne et suite au Traité de Verdun en 843, un petit cours d’eau, La Biesme va devenir une frontière sur l’axe nord-sud séparant le Royaume de France et l’Empire germanique. Il en sera ainsi jusqu’au début du XX ème siècle. Aujourd’hui, certes la frontière a disparu, mais l’Argonne est restée à cheval sur deux régions administratives, la Champagne-Ardenne et la Lorraine jusqu'en 2016, année de la création des grandes régions, et depuis la Révolution, sur trois départements que sont les Ardennes, la Marne et la Meuse.

L’histoire va se charger d’apporter à l’Argonne des dates à jamais inscrites dans la création de la République Française, l'arrestation du Roi Louis XVI, la Bataille de Valmy. D’autres s’inscriront pour la défendre et préserver ses valeurs, avec notamment les batailles de la Marne où durant l’automne 1915 déferlera un déluge de feu, avec en apothéose la guerre des mines. La gaize, cette roche particulière à l’Argonne va conditionner la vie des soldats. En creusant le sol, ils vont pouvoir s’abriter dans un dédale de tranchées et de tunnels. Aujourd’hui des sites sont restaurés ou en cours de l’être, comme la Vallée Moreau et le Bois de la Gruerie, le Kaiser Tunnel et la Haute-Chevauchée, la Butte de Vauquois.

Puis 1918, verra l’engagement des troupes américaines en Argonne où plusieurs nécropoles et monuments sont là pour rappeler cette présence lors des ultimes et décisives offensives en Argonne. Et bien sur, des lieux de recueillements des pays concernés par ce conflit.

Durant la Guerre de 39-45, l’Argonne aura moins à subir le rôle de position stratégique qu’elle avait en 14-18, toutefois cent douze clermontois seront déportés en représailles d’actes de résistance et d’autres seront victimes des bombardements.

A d’autres époques, les invasions romaines apporteront les premiers métiers du feu (poterie sigillée), cette activité autour de ces métiers perdurera sur plusieurs siècles (verrerie, faïencerie, briqueterie, tuilerie, fabrication du charbon de bois). L’argile et le bois, très présents, alimenteront durablement ces industries. Beaucoup de ces lieux de production ont disparu. Il serait judicieux d’engager des mesures de sauvegarde, de valorisation, notamment pour les collections.

Ce sont les moines des différents ordres qui développeront l’agriculture, la pisciculture, la sylviculture et la viticulture. Dom Pérignon était natif de Sainte-Ménehould. A ce jour, il reste de ces techniques, le pressoir de Beaulieu, unique en Europe et admirablement préservé, les étangs et leur traditionnelle pêche au filet, les moulins dont certains mériteraient d’être restaurés.

Cette implantation religieuse a laissé un riche patrimoine bâti, comme l’Abbaye de Lachalade, la Chartreuse du Mont-Dieu et tout un éventail d’églises fortifiées.

 Jean-Louis LE HINGRAT, janvier 2010

Date de dernière mise à jour : 10/01/2020

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